Sous d’immenses verrières dédiées
Aux extases lumineuses
De l’achat et de la vente,
Les galeries se déploient, se croisent,
s’enchevêtrent,
Épinglant chaque regard à son objet,
Chaque envie à son bûcher, et le monde
Aux promesses multicolores de son
apocalypse ;
Escalators, passerelles, ascenseurs
Relient entre elles les occurrences du désir
Et les faiblesses de la volonté ;
Les pèlerins de l’inutile, en longues files,
Convergent de tous les points de l’horizon
pour fuir, ici,
Le vide qui les talonne et cette voix insinuante
Qui murmure ce qu’ils ne veulent pas
entendre ;
Une forme cachée se retire, se tord, se
replie,
Elle émane de la forêt blessée,
De la terre trouée par les tirs de mortiers,
Des barques naufragées où se brade et
s’épuise l’espoir ;
Comment devenir celui que tu n’attendais pas,
Comment dire ce que tes mots refusent de
dire,
Un pas de plus hors de toi est-ce cela la mer
à boire ?