mardi 6 novembre 2018

Les pas se perdent dans la forêt


Les pas se perdent dans la forêt, aussi les mots, les vies,
Ce qui commence, ce qui finit se confondent,
Ce que tu voulais dire
S’évapore en même temps que les phrases te viennent,
Tu voudrais pouvoir retenir, fixer, au moins
Une ombre, un rien, une buée, mais ton désir lui-même
Est déjà celui d’un autre ;


Voici le moment que tu attendais, le lieu
Que tu souhaitais atteindre,
Les noisetiers le confirment, le soleil l’atteste,
Mais le plaisir que tu éprouves n’est pas celui
Dont tu rêvais,
Il te mène où tu n’es jamais allé, il fait de toi
Le touriste ébahi de tes sens ;


Ce point est un rocher, cette virgule une onde,
Entre les deux ton fantôme vacille, s’évanouit :
Lucidité, humilité, ubiquité ?
D’opacités en transparences, tu apprends à te passer
De chemin, comme à obéir à ce qui ne possède
Pas plus d’autorité ni de force
Qu’un duvet d’oiseau…

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