mercredi 7 novembre 2018

Le corps joue, l'esprit ruse, les yeux veillent


Le corps joue, l’esprit ruse, les yeux veillent,
Le monde triche hardiment sous les reflets de l’innocence ;
Il y a toutefois en chacun une pièce vide,
Un lieu où s’interrompt la partie,
Un lieu où il n’est pas,
Où la signification et les règles du jeu se défont
Sans que s’altère la saveur des enjeux ;


Si tu entres dans cette pièce au bon moment,
Tu y trouveras
La source du ciel, de la terre et de tout ce que tu peux
Nommer, situer, comme de tout ce qui n’a
Ni nom ni adresse et tu pourras
Tout à loisir apprivoiser ta propre absence et lui donner
Couleur de fleur, saveur de fruit ;


Là, tu ne te cherches plus dans les livres, les cartes,
Tu oublies tes pensées propres et jusqu’à
L’étrange sensation d’être là,
Tu deviens juste silence, écho, courant d’air,
Et le hasard te confie chaque fois la même enveloppe
Contenant le brouillon de ces riens qui te font
Porte-saveur de tout ce qui clignote dans le noir…

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