Dire, le plaisir de la forêt,
Identifier, les actes dans lesquels il se
donne,
Déchiffrer, l’écho par lequel il s’élargit,
s’approfondit,
Cerner, cette absence de centre qui est son
moteur,
Mesurer, à quel point il ne tient qu’à ces
jeux légers
Par lesquels chaque chose se révèle et se
dérobe
À toutes les autres ;
La feuille n’oublie rien des racines,
Les racines n’oublient rien du tronc,
Le tronc n’oublie rien du ciel vers lequel il
se dresse,
Le ciel n’oublie rien du regard dans lequel
il plonge,
Ils partagent, en toi, même nuit, même
vertige,
Même fond vivant où se lèvent et meurent
Les soleils et les dieux ;
Tu t’affaires sous la feuillée de ton
« laboratoire »,
Impatient de trouver « la formule »
et les modalités
De la plus claire et probante « vision »,
L’équation optique de ce « point x » où s’équivalent
L’endroit et l’envers de ces bois,
Le dedans et le dehors de ta prière,
La demeure et l’errance de ce corps livré au
vent…
Christian Monginot
Poème extrait d’un livre en chantier, Révélation photographique du royaume (en 7x7 instantanés), écrit en écho à la vie et aux œuvres
de Jean Ruysbroeck, mystique flamand des 13ème, 14ème siècles. La forêt, souvent évoquée, est la forêt de Soignes, à quelques
kilomètres de Bruxelles,
où il se retira.
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forêt de Soignes - le Rouge Cloître |
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